En avant, marche !
Du contrat social dans une association musicale
Pour créer En avant, marche!, les metteurs en scène belges Alain Platel et Frank Van Laecke se sont inspirés de la tradition de ces associations musicales qui font partie du paysage social et culturel depuis des décennies. Placés sous la direction musicale de Steven Prengels, quatre acteurs et sept musiciens sont accompagnés par un ensemble instrumental régional: l’Orchestre d’Harmonie de Pin-Emagny.
Le chorégraphe Alain Platel est le tenant d’une danse-théâtre singulière, libre et inventive qui l’a porté à une renommée internationale. Dans ses créations, il aborde de façon poétique les troubles psychiques, les fragilités humaines, les marginalités. Dans cette pièce – dont le curseur s’éloigne de la danse pour tendre vers le théâtre –, il se penche, avec Frank Van Laecke, sur les associations musicales, ces micro-sociétés en marche.
Qu’il s’agisse d’une fanfare, d’une harmonie ou d’un orchestre à vent, on y trouve des individus aux trajectoires les plus éclectiques et qui tentent d’avancer dans une même direction, parfois au prix de chutes ou d’erreurs. Dans En avant, marche!, ce contrat social à petite échelle prend une valeur de métaphore pour la société entière, voire pour la vie dans sa globalité. Le seul répertoire de la marche serait trop étroit pour évoquer tout cela. La pièce visite ainsi une partie du répertoire classique des XIXe et XXe siècles, en allant de Beethoven à Verdi, en passant par Strauss et La Brabançonne.